Le Président Ma Ying-jeou (馬英九) a marqué le jour mondial des Droits de l’Homme en appelant à la paix ce mardi, indiquant que la prévention des conflits était la clef de la protection des Droits de l’Homme.
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TAIPEI 臺北 – « Nous devons faire de notre mieux pour résoudre les disputes de manières pacifiques en évitant les guerres et ainsi en évitant de restreindre les Droits de l’Homme », a indiqué le Président Ma durant un discours au Concert Hall du Mémorial de Chiang Kai-shek (蔣介石) à Taipei afin de marquer cette journée des Droits de l’Homme décidée par l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Cette remarque survient alors que les tensions dans la région se sont ravivées, notamment après la déclaration d’une Zone d’Identification Aérienne (ADIZ) par la Chine. Le Président Ma a noté que cette histoire démontrait bien que les conflits pouvaient mener facilement à des abus.
Il a aussi rappelé que les efforts de Taiwan en matière de Droits de l’Homme étaient importants, notant que la tragédie de 38 années de loi martiale avait fait des ravages dans des centaines de milliers de familles à Taiwan avec la persécution injustes de milliers de citoyens.
« Durant ce que les historiens appellent la Période de la Terreur Blanche, de nombreux jeunes idéalistes et intellectuels ont perdu leur jeunesse, leur santé et parfois leur vie, alors que leurs familles étaient persécutées », a rappelé le Président.
« Afin de réparer les erreurs du passé, du moins, de tenter de le faire, le gouvernement a approuvé une compensation d’environ 19,6 milliards NT$ (480 millions €) envers les familles et les victimes des persécutions politiques de l’époque. Plus de 4 000 personnes ont également été réhabilitées officiellement.
La loi martiale a été imposée à Taiwan en 1947 au lendemain de l’incident du 28 février 1947 où des émeutes contre le gouvernement en place se sont alors produites. Ces manifestations ont été réprimées dans le sang par les troupes nationalistes du gouvernement. La « terreur blanche » s’est alors abattue sur Taiwan.
La loi martiale fut levée en 1987, et on estime de 140 000 à 200 000 personnes en ayant souffert, la plupart des élites, des intellectuels ou des idéalistes démocratiques. Si la plupart furent emprisonnés, et en sortirent vivants, aucun chiffre n’existe sur le nombre de personnes qui en sont mortes. La Commission de Compensation a pour le moment étudié 800 cas d’exécution.
Le discours de ce jeudi a été suivi par le fils d’un ancien prisonnier politique aborigène, connu sous le nom de Kao Ying-chieh (de son nom aborigène Uyongu Yatauyungana), qui fut farouchement anti-KMT et fut en prison pendant de longues années.
« J’espère que tout le monde pourra comprendre que la défense des Droits de l’Homme et la liberté ne viennent pas tout seuls, ce sont des concepts construits dans le sang et la sueur de nos ancêtres, nous devons chérir ce passé », a indiqué M.Kao. Son père fut exécuté par le KMT en 1954 alors qu’il demandait l’autonomie du peuple aborigène et appelait à la désobéissance civile face aux lois du parti nationaliste •
Jonathan Chang 張水國