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Taiwan a formellement demandé à la Suisse de lui rendre 340 millions US$ qui avaient été dépensés dans un contrat controversé et corrompu, visant à acquérir dans les années 90 des frégates françaises.
Photo: deux frégates française de classe Lafayette (AFP).
TAIPEI 臺北 – En 1991, Taipei a signé un accord d’un montant de 2,8 milliards US$ pour acheter six frégates Lafayette à la France, un contrat qui avait amoindri les relations entre Paris et Pékin à l’époque, mais qui a surtout été une affaire aux retentissements mondiaux avec des procès pour corruption des deux côtés. Ce contrat a été terni par de la corruption pour un montant total de 400 US$ selon estimations.
Les autorités suisses avaient préalablement accepté de restituer une somme d’environ 340 millions US$ gelée dans des comptes en Suisse, selon Central News Agency (CNA 中央通訊社) citant une source anonyme.
En Mai dernier, la Haute Cour de Taiwan avait pour sa part condamné l’ancien capitaine de marine, Kuo Li-heng, à 15 ans de prison pour corruption dans l’affaire. La cour avait démontré que Kuo avait été en relation avec le revendeur d’armes Andrew Wang, qui l’avait récompensé avec de l’argent pour avoir facilité le contrat avec la France. La cour avait à ce moment là demandé aux deux complices de restituer la somme d’argent au gouvernement taïwanais.
Une enquête de justice ouverte en France en 2001 avait pour sa part découvert que de l’argent payé par Taiwan avait servie à des rétrocommissions envers diverses personnes, des milieux militaires, politiques et financiers.
A Taiwan, l’affaire avait éclatée après que le corps de Yin Ching-feng, capitaine de la marine taïwanaise en charge du dossier, ait été retrouvé flottant dans le port de Keelung, assassiné en 1993. L’enquête montre que ce dernier avait rédigé un rapport négatif sur les frégates avant que son adjoint, Kuo Li-heng, en contact avec Andrew Wang, ne le modifie.
Le bureau des Procureurs de Taipei n’a pas souhaité commenter cette information •
Melody Lin 林郁美
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