Début du procès de l’ex-bras droit de Bo Xilai

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Le procès du chef policier chinois Wang Lijun, ex-bras droit du dirigeant déchu Bo Xilai, a commencé lundi à huis clos devant un tribunal de Chengdu (sud-ouest), a annoncé à l’AFP son avocate.

Photo: une photo de Wang Lijun s’étalait à travers le quotidien chinois The Economic Observer après qu’il se soit réfugié au Consulat américain de Chongqing en février dernier (Simon Song).

CHENGDU (Agences) – Le procès de Wang Lijun a commencé ce matin, a déclaré Wang Yuncai, au sujet de son client qui répond des charges de défection, abus de pouvoir et corruption, dans le cadre de ce retentissant scandale qui ébranle le Parti communiste au pouvoir. Un porte-parole du tribunal avait annoncé pour mardi l’ouverture de l’audience, mais celle-ci a débuté un jour plus tôt pour des raisons non précisées.

Selon Me Wang, le procès devait se poursuivre mardi sans le huis clos, alors qu’en Chine le public admis dans les enceintes judiciaires est soigneusement sélectionné par les autorités. M. Wang, qui dirigeait le Bureau de la sécurité publique de Chongqing, assurait également la fonction de maire-adjoint de cette ville-province de 33 millions d’habitants.

Secondant Bo Xilai, alors secrétaire général du Parti communiste de Chongqing, il avait dirigé une lutte musclée contre la corruption dans la mégalopole, une opération marquée par de graves accusations de violation des droits de l’Homme. En février dernier, M. Wang, brutalement tombé en disgrâce auprès de son mentor, avait tenté de trouver refuge dans un consulat américain, à Chengdu, un événement qui a passionné les internautes et suscité les spéculations les plus folles.

C’est en effet dans ce consulat que Wang a révélé certains graves méfaits survenus à Chongqing, dont le meurtre d’un Britannique commis par Gu Kailai, la propre épouse de Bo Xilai. Cette dernière a été condamnée le mois dernier à la peine de mort avec sursis. L’audience de jugement de l’ancien chef de la police sera forcément extrêmement sensible, à l’image de l’affaire, l’une des plus embarrassantes pour le pouvoir chinois depuis longtemps.

L’arrêt de renvoi au tribunal de Wang Lijun affirme notamment que celui-ci, au courant des soupçons graves d’homicide pesant contre Mme Gu, s’est délibérément gardé d’agir. Devant le tribunal à la façade carrelée de blanc, une forte présence policière était visible lundi. Quelques retraités présents émettaient des doutes sur la possibilité que la vérité émerge des débats en cours, fermés à la presse étrangère.

Montrant un panneau servant à publier les verdicts, l’un des hommes confiait: Le résultat va être affiché ici, mais cela ne sera que des mots. En aucun cas les gens ordinaires comme nous apprendront ce qui s’est passé entre Wang et Bo. Ce procès se tient à un moment délicat pour le Parti communiste chinois (PCC 公共工程委員會), dont la direction suprême doit opérer une passation de pouvoir décennale lors de son 18e congrès attendu dans les prochaines semaines. Le procès de M. Wang, moins d’un mois après la condamnation de Gu Kailai, confirme la volonté de Pékin d’en finir avec ce scandale, même si la page ne sera vraiment tournée qu’une fois connu le sort de Bo Xilai •

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