La dernière transmission radio du cockpit de l’avion disparu de la Malaysia Airlines MH370 était « tout va bien, bonne nuit ». Ce message a été révélé à Pékin ce mercredi alors que les familles des passagers attendent toujours des informations. Retour sur une affaire de plus en plus mystérieuse.
Photo: Guo Shaochun, en charge des équipes de recherches chinoises lors d’une conférence de presse ce mercredi soir à Kuala Lumpur (Xinhua).
PEKIN 北京 / KUALA LUMPUR (Malaisie) – Le vol en provenance de Kuala Lumpur et à destination de Pékin, qui a disparu samedi matin à 01h40 (Heure de KL), sans message de détresse avait émis son dernier message vers 01h30 lors de son changement de zone (de la zone de contrôle malaisienne à la zone de contrôle vietnamienne).
Un total de 153 passagers chinois se trouvent parmi les 239 passagers et membres d’équipage. Les familles des passagers chinois sont toujours réunis ensemble dans un hôtel à quelques kilomètres de l’aéroport de Pékin où l’avion aurait dû se poser samedi matin à 06h30 (Heure de Pékin).
L’ambassadeur malaisien à Pékin Iskandar Sarudin a indiqué que le dernier message avait été enregistré de la part d’un des pilotes de l’avion, qui avait indiqué: « tout va bien, bonne nuit ». L’ambassadeur a également voulu défendre l’intégrité des pilotes, après qu’une information donnée par la télévision australienne mardi, avait indiqué qu’en 2011, le co-pilote Fariq Abdul Hamid, 27 ans, avait violé les lois aéronautiques en vigueur en invitant deux passagères dans le cockpit durant un vol.
AUCUNE EPAVE, AUCUN DEBRIS … RIEN
Au soir du cinquième jour de recherche, personne ne peut dire ce qu’il est advenu du MH370. Deux diplomates chinois ce mercredi soir s’en sont pris directement aux militaires malaisiens, indiquant qu’ils empêchaient les autres nations, dont la Chine de rechercher correctement l’avion et ses passagers.
Dans un message particulièrement simple, humble et emplis de détresse, le ministre des Transports Hishammuddin bin Tun Hussein a admis à Kuala Lumpur: « nous ne savons tout simplement pas où se trouve cet avion ».
Guo Shaochun, vice-directeur des affaires sud-asiatiques du Ministère des Affaires Etrangères a précisé que Pékin « demandait à la Malaisie de publier toutes les informations qu’elle possède sans rétention, à propos de cet avion ».
« C’est une situation particulièrement chaotique, à ce point, nous avons des difficultés à confirmer les informations », a indiqué le porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères à Pékin, Qin Gang.
12 pays participent aux recherches afin de retrouver des traces de ce Boeing 777. Les recherches ont été étendues ce mercredi avec 42 bateaux et 39 avions. En conférence de presse, les autorités malaisiennes ont été ce mercredi soir, bombardées de questions sur les rapports contradictoires publiés à propos de la dernière position supposée de l’avion, enregistrée par des radars militaires.
Infographie:IDE
M.Hishammuddin a indiqué qu’il n’y avait pas de « chaos », juste « des rapports un peu confus ». La confusion vient surtout du fait que les autorités malaisiennes ont indiqué mardi soir que l’avion avait été enregistré au Nord du Détroit de Malacca [voir notre article: Ndlr], avant de se rétracter ce mercredi, en indiquant que les radars de l’armée avaient enregistré un « objet » volant vers l’Ouest (au Nord du Détroit), sans l’identifier formellement comme étant le Boeing.
PISTE TERRORISTE
La CIA a maintenu mardi l’hypothèse d’un attentat comme l’une des explications de la disparition du Boeing de Malaysia Airlines, introuvable depuis samedi, se démarquant ainsi de l’organisation internationale de police Interpol.
Le patron de l’agence américaine de renseignement, John Brennan, a indiqué qu’il y avait eu des informations faisant état de revendications après la disparition de l’avion tout en insistant sur le fait qu’elles n’avaient pas été confirmées.
« Il y a beaucoup de spéculations en ce moment, des revendications qui n’ont pas du tout été confirmées ou corroborées », a-t-il ajouté devant le centre de réflexion Council on Foreign Relations à Washington. Interrogé sur le fait de savoir s’il écartait la piste terroriste, il a répondu : « Non, je ne l’écarterais pas ».
MISE EN DOUTE DE LA CAPACITE DES MALAISIENS PAR PEKIN 北京
Alors que ce mercredi, le chef de l’Armée de l’Air malaisienne, Rodzali Daud, niait avoir affirmé mardi soir que l’avion avait été détecté au Nord du Détroit de Malacca, à 500 kilomètres à l’Ouest de son dernier contrôle par les radars civils. Li Jiaxiang, administrateur de l’Administration de l’Administration Civile de Chine, indiquait qu’une « erreur ou une incapacité humaine pourrait ajouter aux difficultés dans les recherches à propos de cet avion ».
M.Li a indiqué que lorsque son bureau avait appris la négation par la Malaisie du rapport publié mardi soir, il avait alors pensé que beaucoup de mystères (trop), résidaient autour de cet avion, et que ces mystères défiaient le sens humain. « Le fait que cet avion n’a pu être identifié complètement par les radars militaires est étrange. Cela peut-être dû au fait que le personnel aux commandes cette nuit là n’était pas capable d’interpréter correctement les signaux ». Cet avion est équipé en plus du radar principal (le transpondeur), de 3 radars secondaires permettant de le détecter en cas d’accident.
Ce mercredi, en contradiction à nouveau avec les dires de M.Daud, deux officiels de l’armée malaisienne, ont bien reconnu qu’après vérification, un objet volant non identifié avait été enregistré volant à l’Ouest vers le Détroit de Malacca, l’appareil envoyant un signal faible.
« Ces rapports contradictoires, s’écharpant sur la signification d’un point sur une image radar compliquent l’affaire. Si l’avion n’est qu’un petit point vert sur une image, sans autre information, cela va être difficile d’avancer », a-t-il indiqué.
ET POURQUOI PAS DE SIGNAL DES BOITES NOIRES ?
Les boites noires ont une autonomie de 30 jours, il va donc falloir les retrouver rapidement, et la course contre la montre est donc engagée. Le signal n’a pas été repéré pour le moment.
David Newbery, expert dans les accidents d’avions, indiquait ce mercredi que les équipes de recherches vont faire face au même problème que lors du crash de l’avion d’Air France AF447 Rio – Paris en Juin 2009. Les boites noires ont été récupérées deux ans après le crash. L’épave avait été localisée à plus de 5 000 mètres de profondeur près de trois semaines après le crash. « Si vous ne trouvez pas l’épave alors que les signaux des boites noires s’éteignent, là vous avez un problème ».
Cependant, le manque de signaux provenant de ces boites, pose un problème aux enquêteurs, car sans ces signaux, il va être difficile de trouver l’avion, d’autant que le signal de détresse qui se déclenche en cas d’accident, n’a qu’une autonomie de 24 à 48 heures. Ce signal n’a pas été localisé non plus •
Stella Ke 柯美玉 | |
Département Santé | |
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Sunny Chen 陈雅琦 | |
Correspondante à Pékin | |
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